samedi 20 février 2010

Pluie de septembre

Ils étaient sous la pluie. Lui, un homme bien ordinaire, dépassé un peu la trentaine, avec son parapluie. Elle, elle aurait pu être ordinaire aussi, mais sa jeunesse et son sourire derrière le mauvais temps, la rendait particulière. Elle n’avait pas beaucoup de vêtements et devait avoir froid se disait l’homme, mais elle semblait bien malgré tout. Sans parapluie, elle restait là, se contentait de peu et souriait.

L’homme hésitait de lui proposer son abri. Peut-être qu’elle préférait rester sous l'averse simplement, car mise à part ce sourire et ces gouttes, elle n’avait pas grand chose. Il ne voudrait pas que son parapluie lui arrache son bonheur. D’autant plus qu’il était si ordinaire, noir avec un manche métallique, et des mains froides et abîmés par le temps tout autant, si ce n’est pas plus, monotone.

Alors, il restait là à la regarder, elle qui ne faisait rien de particulier, vraiment. Ce n’était pas l’action qu’on voit à la télévision, mais ses péripéties l’intriguaient quand même. Elle ne bougeait pas, mais elle vivait. Elle ne s'agitait par le corps, il y avait autre chose. C’était des vibrations, une clarté, comme une étoile. Une lumière qui se laisserait filer par le vent, mais vivre comme un arbre, se laisser vivre par la pluie, sans bouger, enraciné. L'eau caressait ses cheveux, sa peau et imbibait ses vêtements et ses lèvres. Elle se laissait se gonfler de vie, gonfler comme une éponge, éclater la pluie et la vie dans ses veines, sous ses pores de peau, l’épiderme, ses feuilles à fleur de peau, chlorophylle dans ses yeux verts de brume, vert-gris.

L’homme se demandait si ce n’était pas un rêve. Elle était trop belle et trop vivante pour exister, mais lorsqu’il vit qu’elle tremblait, il ne se posait plus la question. Elle avait froid pour vrai, elle se baignait pour vrai et se trempait et souriait, malgré tout, réellement. Il voudrait bien lui proposer un toit, des vêtements, des mains pour la réchauffer, mais elle semblait si heureuse, sous l'orage. et lui, si uniforme, ses vêtements si sales et ses mains si froides, si laides.

Il souffrait à la regarder, souffrait d’amour et de tendresse. Il voudrait bien lui offrir une caresse d’étoile, d’eau fraîche, de vie et d’air. Mais encore une fois, il était trop normal. Alors, il l’a regardait. Il l'observait dans son nuage, vivre sous les gouttes, sous les ombres du soleil. Puis, il crut la voir verser une larme. L’homme eut un coup au cœur. Était-ce le froid ou la peine qui la faisait pleurer? Ça ne pouvait être la peine, car elle avait encore ce dessin au visage. Ça ne pouvait alors n’être que le froid...

Malgré ses mains froides, ses vêtements sales, son parapluie abîmé, sa tendresse maladroite, ses caresses vieillies par le temps, refroidies par les cheveux gris, il alla la rejoindre. Plus il s’approchait et plus elle était belle, plus elle tremblait, plus elle vibrait. Il ne pouvait s’empêcher de pleurer, mais la pluie cachera ses yeux rouges, il mettra cela sur la faute du froid de l’automne. Il marchait sur les feuilles mortes trempées par les restants du ciel qui ruisselaient, les larmes de leurs arbres qui avaient vu leurs enfants mourir. Il ne restait maintenant, plus que la distance d’un parasole qui les séparait, à une caresse d’elle, il s’arrêta…

Il ne savait pas si elle le voyait, elle était si absorbée par la musique de son monde, le temps et les rêves. Mais lui, il l’a voyait, de si près. Il voudrait l’embrasser, toucher ses lèvres gonflées. Il voudrait sentir ses cheveux, toucher son capillaire gonflé tout autant. Il voudrait toucher ses mains, se lier à la sienne. Il voudrait…

Une voix à quelques distances cria son nom. Elle s’appelait Jasmine. Elle avait un si jolie nom se disait l’homme. Elle se retourna, et courut vers un autre homme, plus jeune, plus beau, plus vivant, multicolore. Ils s’embrassèrent les étoiles sous la pluie du mois de septembre. Lui, pouvait sentir ses cheveux, toucher sa main, ses lèvres, ses mots.

L’homme au parapluie repartit vers la direction d’où il venait. Son vielle abri, ses vêtements décolorés, ses cheveux gris et ses mains, ses yeux froids par le temps. Ses feuilles mortes, ses fruits trop mures, pleurés par leurs mères.

vendredi 19 février 2010

Je coule la vie tranquille

Elle me criait de vivre plus, plus rapidement, moins longtemps, plus passionnément. Elle me criait qu’elle avait besoin d’eau et de feu en même temps, d’essence et de folie. Réduire les minutes en secondes, les semaines en jours et les années en mois. Elle me quêtait chaque petite particule de vie qui s’offrait à moi, chaque fois qu’elles tombaient. Elle me criait…

Aujourd’hui, elle me chuchote au présent. Elle me berce, me calme, me redonne le surplus d’eau que je lui ai donné. Elle me dit de prendre mon temps et de savourer ce qui viendra. Elle me dit de vivre tranquillement, doucement, plus longtemps. Elle me chuchote des conseils, d’être une rivière, de couler la vie, laisser couler les mots. Elle pourrait changer d’idée rapidement, la vie change d’idée rapidement des fois. Mais là, présentement, elle me donne des étoiles, des frissons, moins vivant, mais plus présent…

La rivière chante et le vent frissonne, sur ma peau, mes lèvres et mes mots. Ils tombent, mes mots tombent, mais lentement. Au ralentit jusqu’à se déposer, sans se faire mal. Ils se contentent d’être là, de vivre, sans mal. La rivière chante, le vent frissonne, la route berce. Sans mal de mer, ni des airs, ni de la terre. Je coule la vie tranquille. Bonne journée…

mardi 16 février 2010

Entre une ligne jaune et une blanche

En voiture, sur la route, le retour. Il semble qu'elle s'était ennuyé de moi, mais pas autant que moi. Je m'ennuyais de son moteur, sa vitesse, son volant, son siège. Son siège, lui, s'ennuyait de mes fesses. Mal propre des hommes que j'allais visiter, de leurs draps blancs, de leurs grandes mains, de leurs bouches sales. Ce soir, il était content de me revoir, mais probablement déçu de mon manque de vie des dernières semaines, mon manque d'hommes, leurs manques de fesses, mon manque de temps. Mais au fond, il s'en foutait autant que moi. L'important, c'était ma route, ma sunfire et mes fesses, nu, pas nu, mes fesses et ma route...

Entre une ligne jaune et une blanche, c'est tout ce qui compte. Une ligne blanche continue et une jaune qui hésite, continuer ou pointiller? Puis, les lampadaires qui se pointillent aussi. Qui hésitent, qui scintillent ou pas, qui continue moins souvent. Les voitures à la dizaine, que je dépasse par tranche de vingtaine, des fois plus, la trentaine. C'est l'autoroute qui me donne le droit, je n'hésite pas, je continue, je ne pointille, je scintillent les étincelles dans les yeux.

Et je ne m'arrête pas, je pris le ciel pour que Sainte-Thérèse soit encore loin, que la vilaine disparaissent, que l'arrivée s'efface et que le départ soit encore plus loin, question d'avoir le temps de l'oublier aussi. Mais les panneaux arrivent déjà, je dois te quitter, Sainte-Quinze-Nord, encore...

Je m'arrête, je stop le temps, je regarde des deux côtés et je reste là. Le feu n'est pas vert, mais n'est pas rouge non plus. Un stop ça reste un stop, il ne changera pas, naturellement. Alors, ce serait à moi de bouger, de me tasser de là, avancer, sans hésiter, continuer, sans me pointiller, naturellement... Quelques secondes, j'hésite. Je pense au rouge, à celui que je mets dans ma vie et celui que je laisse là. Elle me crie de vivre plus, que mon arbre a besoin d'eau pour donner des fruits. Les hommes se font la queue pour goûter à mon fruit, profites-en qu'elle me crie. J'en passais à la dizaine, par tranche de vingtaine, des vieux de la trentaine... il y a quelques semaines... à peine...

Bon, je continue. Je penserai à ça demain ou après-demain ou l'autre lendemain. Là, je suis fatigué et je n'ai pas souper. Bonne nuit...

dimanche 14 février 2010

Une question de chiffre

La page s'obstine à rester blanche. Encore une fois, on dirait qu'elle m'en veut, je ne vis pas assez qu'elle me crie. Pourtant, ce n'est pas que je ne fais pas d'efforts. Je cours derrière la vie pour la rattraper. Je prends la route moins souvent certes, oui. Je ne prends plus le temps de prendre le temps autant que le temps des mois passés, je peux comprendre, mais je fais mon possible pour vivre à temps partiel.

Ce vendredi, je suis sortit danser. Pas seul non, mes colocs et une amie me tenaient par la main. Ça été plaisant, mais on dirait que ce n'était pas suffisant. Je suis repartit avec un numéro, mais ça ne reste qu'un numéro. L'homme qui se cache derrière ces chiffres reste si vague. Je ne me rappelle plus du détail de son visage, l'alcool avait réduit ma faculté de regarder et il faisait si noir. Sa bouche était goûteuse, ça je m'en souviens par contre, mais elle semblait si jeune...

Je sais que j'avais mis une croix sur ce genre d'histoire, mais n'empêche qu'ils me tentent encore. Je m'ennuie de mes hommes autant que je les hais. Au double de mon âge, l'équation n'est pas difficile, un calcul facile à faire. Leurs débuts de rides, leurs formes qui s'imparfairtisent, leurs yeux si vieux de vie. Je suis jeune, je le sais, mais le monde de leurs yeux semblent si tentant, quoiqu'il semble ennuyant, mais je m'obstine à croire que c'est seulement, différent...

Je m'ennuie de leurs mains, leurs caresses qu'à demie ouvertes, qui se referment à moitié sur moi. Leurs bouches vieillis par la vie, leurs mots grandis par le temps.

Je devrais passer à autre chose, un numéro. Je l'appellerai demain.

samedi 13 février 2010

Ma plume a ses conditions

Une mousse de lettre, un vers ou deux
Une gamme mineure, ses double-croche
Restant de caresse, des miettes de feu

Pas grand chose à dire, pour dire vrai
Rien à redire, je redirai
Hier s’est hiertisé, en effet
Passé, le passé, c’est terminé

Je n’écris pas au passé composé
J’écris au présent et seulement
Mais là, je ne fais que décomposer
Page blanche, à l’ennuie, c’est ennuyant

Je manque à la vie, à l’inspiration
Ma plume a ses conditions
Mordre la vie, sans précaution
Ma plume a ses conditions…

Un rien de prose

Ce soir je vous écris, mais je n’ai pas vraiment de raison de le faire. Je ne fais qu’épuiser mes mots, je sors de mes poches les quelques proses qui m’ont tournée la tête en soirée. Un tout, mais un rien, un tout qui ne fait rien, rien que rester là à laisser le temps l’épuiser, sortir de mes poches, mais j’ai rien dans mes poches, je vous le jure. Quelques mousses de lettre, des restants d’hier, des jeux de mots déjà utilisés, tout au plus, mais c’est presque rien.

J’ai bu une tisane ce soir. Bien que ça pourrait sembler comme étant un presque rien aussi, le rien de gingembre m’a laissé tourné quelques mots. Boire sa vapeur en premier, son souffle, son rien de vie, mais son plein de chaleur. Je pouvais poser mes lèvres sur la tasse, mais aller plus loin aurait été trop dangereux. C’était trop chaud. Alors, je me laissais m’emporter dans son souffle de rien de vie, poser mes lèvres sur les siennes…

Sur ma tasse en fait. Je posais mes lèvres sur le rebord de ma tasse, mais les yeux fermés, on aurait cru que c’était différent. Ma tasse avait des lèvres et elle respirait pour vrai. Je buvais toutes ses lettres de rien de vie, comme si elle en était croquante. Comme si ma tasse avait un visage, une bouche, des lèvres, un souffle.

Ce soir, j’ai couché avec un rien de gingembre, on s’est fait paradis dans son rien de vie, dans le rien de nuit, dans notre rêve qui ne veut rien dire. On s’est fait paradis. Bonne nuit.

Insomnie de mots

Ça me coule les veines, ça me coule la peau, la tête, les mots. Les mots sont durs et se répètent encore. Ça tourne, ça tourne et j’attends entre eux, j’essaie de me lire entre eux, de me comprendre, de lire entre les mots. Je n’arrête pas de m’écrire, je suis une fusée, un superman, le journaliste qui se cache en lui, qui cache le super héro. Il y a des mots qui parlent de la vie, des gens que je rencontre, mais la plupart parle de toi, de mes aventures, mes péripéties, mon téléroman à l’ode-rose. Ça me coule encore, ça crève et ça me tient en vie en même temps. Je meurs, mais je n’arrive pas à fermer les yeux, il faut que je les mette sur papier avant, il faut que j’en aille les yeux rouges sang avant, il faut que je les pleure sur le clavier, sur mon écran lumineux, la grande lumière.

Tu me tâches la peau
De ta bouche, ton odeur
Tu me tâches les mots
Un auteur, un amateur

Ça m’obsède, je vis dans mon monde, mais je ne peux pas le quitter. Mon cœur me crie des mots, ma tête les répète, ma bouche les crie et mes mains les frappent. Je perds la tête, je perds le cœur, je me perds dans le cœur. La nuit, quasiment le matin, mais je ne peux pas dormir tout de suite, je tourne en rond, je me tourne en rond, ils me tournent en rond. Ça me torture cette insomnie, l’inspiration, sans inspirer, juste expirer ce qu’on me donne, ce qu’on me crie. Il y a dix mille voix qui me crient dix mille mots, qui se répètent dix mille fois, jusqu’au moment…

J’ai mis mon manteau, mes souliers
Espérant partir, espérant te voir
Aussitôt mis, aussitôt enlever
Puis remis et enlever, c’est illusoire

J’ai des mots qui me disent que je suis accrocs. J’aime le sucre, je mange des beignes, des cochonneries en attendant. Du cholestérol qui me bouchera les artères, qui me feront mourir jeune. Du sucre trop sucré, trop concentré qui me fera mourir du diabète. Ou bien une crise de cœur, j’ai l’embarras du choix. Mais je suis accroc d’autre chose, j’aime écrire, j’aime l’amour d’écrire, j’aime écrire d’amour, sur l’amour. J’aime à aimer, à me couvrir de « je t’aime », à me couvrir de son cholestérol qui me fait mourir de vie à trois heures du matin. Puis, il y a toi. Je pourrais t’aimer facile, mais je ne t’aime pas. Disons plutôt que je m’attache facile, je me dépends de toi, facilement, mais pourtant…

Un, deux, trois, puis jusqu’à quatre
Le nombre de fois et je succombe
Bleu, jaune, rouge blanchâtre
Les jeux d’amour, mensonge

Il y a des mots que je me tue sans savoir pourquoi. Je me les tue parce qu’ils me tournent et que je voudrais dormir tranquille. Je me tue à écrire ce que je ne comprends pas. Je me tue à te chercher les bons mots, les beaux mots. Je voudrais que tu ne me rappelles pas, pour oublier que je peux me sentir comme ça. Oublier que je peux ne pas me comprendre, ne pas me tenir, retenir, que je peux pisser les mots, sans m’arrêter. Je voudrais souffrir un bon coup pour arrêter d’avoir peur de me sentir plus tard. D’avoir peur que tu me fasses souffrir…

Fly me to the moon
And let me play among the stars
Let me see what spring is like
On Jupiter and Mars

Ferme-là. Je ne suis plus capable. Il y a mes mots, ceux de Sinatra, sa musique et la mienne qui s’entremêlent. J’ai besoin d’air, pas d’amour. Je voudrais juste dormir, me reposer, m’endormir. Je voudrais voir les étoiles dans mes rêves, la lumière endormit. La grande lumière, mon papier virtuelle me tanne de son encre moulé trop parfaite, de ses lettres trop encrés avec son moulage trop parfait, son trop parfait virtuel.

Ferme-là. L’écran, mes mains, mes mots, mes lèvres, mes yeux. Bonne nuit, ça suffit.

Bilan de vacances

Les vacances finissent bientôt, déjà et enfin. Ça fait du bien au début, mais ça fait du bien trop longtemps que je me dis. Une pause, un souffle avant de reprendre la vie. Un entre-deux, entre les lignes du départ et de l’arrivée. Un grand autobus voyageur, long et large, dans lequel tu arrêtes de vivre pendant trente jours plus quinze, un mois et demi.

J’ai voyagé ma job, mon Tim, mon appartement et ma maison, mon retour, la source, ma famille. Entre ma vie tranquille, où je faisais quelques vocalises entre mes frères, nos jouets, nos sorties et celle éparpillée dans les coins ronds de mon tout meublé trop petit et mes promenades à Montréal...

Ma première vie. Je retrouve mes plaisirs de jeunesse, de paresse. Se vautrer sur le divan en famille, regarder la télévision. Les bonhommes et les jeunes rires, les séries policiers et les sexy policiers, les téléréalités et leurs semblant de vérité médiatisée. Me coucher et me relever le lendemain. Jouer à Super moi, Super Mario sur la Wii, manger et me recoucher. Rêver que je mange, que je sauve la princesse avec sa petite peau de pêche. Rêver que dans la vie, je suis plus fort que le super méchant, que je torche le super Bowser avec mes boules de feu. Me relever et rien faire en famille, un souffle, une pause en famille, des vacances en famille. Me relever et repartir, par envie de bouger et par obligation à la fois, travailler, gagner sa vie, payer mon rond-point tout meublé…

Ma deuxième vie. J’ai plus de temps soudainement, tout à coup, goûte à tout. À mes murs vierges d’histoire, à mes draps trop sales de moi, mais propre des autres. À mon frigo moins garnies que celui de mes parents, mais gâté par le temps de la dinde et ses restants. À mes mots qui me tournent, à moi qui se perds dans cette tranquillité. Je me perds là-dedans, j’étouffe et je finis jamais par rester, toujours par partir. Je finis par aller voir mes hommes dans leurs grandes villes, parce que je n’ai pas le goût de salir mes draps à moi et que je n’ai pas le goût de leurs montrer à quel point ma vie est plate quand je suis en vacances. Ma mère ne serait pas fière de moi, je cours après le danger qu’elle dirait, mais moi, je trouve que je cours vite, pour rattraper la vie…

Puis, il y a ma réalité qui me passe des bonjours une fois de temps en temps, graduellement, pour me faire du bien. C’est sûr qu’il y a mes vocalises, ma diction, ma claquette, mais ça, ce n’est pas assez. C’est de l’entretien, sans plus. Je pense plutôt à mes amis, leurs ronds qui me reviennent, comme dans une rivière et ses pierres qui reviennent, ses ronds, ses souvenirs qui viennent me repiquer au retour et me rappeler mon vivant.

Il y a mes textes que je partage par correspondance. Il y a une fille pas loin, celle à qui j’aime lire ses commentaires, ses textes aussi, ses textes surtout, elle m’inspire à continuer, à essayer de devenir grand. Elle peut devenir chanteuse, écrivaine, mannequin. C’est une petite louve qui court l’amour et qui me fait penser à moi quand je serai plus grand et aujourd’hui en même temps. Elle est mature pour son âge, elle est un arbre d’expérience de vie. Elle coule la vie dans ses cheveux, dans ses lèvres et dans ses mots…

Il y a l’actrice, l’intense, la passionnée. On ne s’est pas vu longtemps, on s’en est gardé pour la fin janvier, pour s’ennuyer. On s’est parlé un peu de la vie, de l’école et de rien. On s’est gardé vivant, compagnie. On s’est donné confiance, en la vie, l’école, nos ennuies…

Il y a ma meilleure amie. On se voit moins souvent, mais on s’aime plus souvent. On se pense plus souvent. On est allé voir un enregistrement d’émission d’un humoriste que je n’aimais pas vraiment, mais c'est pas grave, elle vaut mille, des j'aime vraiment. On est partit pas trop tard, pour avoir le temps d’autre chose. Un souper, un resto, des amoureux, mais pas pour vrai. Juste faire semblant, mentir à la serveuse, aux gens autour, à nous pendant un certain temps. On s’est inventer des personnages et on s’est jouer dans la vrai vie. On s’est rappelé le bon vieux temps où il n’y avait rien que nous pour faire nos conneries. Je me suis ennuyé de toi, de te dire à quel point je t’aime, à quel point je t’ami à la folie.

Il y a mon coloc. Le signal du retour imminent, vraiment proche, bientôt, vraiment. Je recommence à rêver pour vrai, à réaliser que ça recommence, que j’avais hâte de me retrouver. Je me suis accroché pendant un mois et demi à pleins de choses, à essayer de me garder ce qui me tenait vivant et là, c’est là, à quelques pas de temps. On s’est ennuyé tous les deux de nos projets, de nos présences, de nous et de la vie. Je me suis ennuyé de nos impros live à l’appartement, nos histoire folles, nos folies de comédiens. Tes tics, tes passions, tes habitudes de toi.

Ça recommence, enfin.

Des amis en attendant...

Juste des amis, tes cicatrices, ta nostalgie, ton 2009... Ça va, je comprends, c’est ok, des amis, ça me va… J’ai brûlé encore, la douche, tout brûlé. Oublié, le demi-baiser, le melon d’eau, le café, la sunfire, jusqu’au point de départ. Reculer, effacer, effacé pour recommencer…

Ça commence encore avec ma sunfire, mais sans toi. Faut que je me change les idées, faut que je me remette dedans, que je me fasse à l’idée, oublié mes attentes, celles d’hier. Les laisser là-bas, les laisser s’oublier. Je regarde la route, les trottoirs, les passants, les étoiles, tes étoiles. Faut que je sorte, faut que je prenne l’air.

Je marche un peu, je me promène, je regarde les gens passés, les femmes, mais surtout les hommes. Je n’ai pas mon nez de clown, mais j’aurais aimé à l’avoir. À le sentir, me réchauffer, à mon nez qui se gèle à se promener à l’air, à moi, qui se promène nu devant des inconnus. J’entre, un resto, une soupe, me remplir, me réchauffer, les mains à la tenir, le nez à la sentir, les lèvres à la toucher, le cœur à l’avaler.

Tu m’appelles, déjà? C’est tôt, je n’ai pas eu le temps encore. Oui, ça devrait être suffisant, je m’y fais, des amis. On se rejoint? Parfait, je te rejoins.

On se rejoint, St-Hubert/Sainte-Catherine. On se voit, ça va, un ami. Ça ne picote pas, ça ne s’engourdit pas, ça ne s’éparpille. Ça reste vivant, conscient, présent. On passe vite vite au super marché juste à côté et on s’en va chez toi. Tu te prépares ton souper, moi, je m’assoie. Je t’attends sur le sofa. En fait non, je ne t’attends pas, des amis ça ne s’attends pas, ça s’invite, ça fait comme chez eux, ça se mets sur le mode confortable. Je me mets confortable, je me switch au mode ami, juste pour être sûr que j’y suis resté.

Quand t’as finit, tu viens me rejoindre, on se prend une manette, on se joue à Wii, on se défie, on se combat, on se pousse, on se frappe, on se joue au plus fort. On rie, on se regarde, pas trop longtemps. Des amis, ça ne se regarde pas trop longtemps, ça fait trop intime sinon…

On se jase, on se fatigue. J’aurais le goût de m’étendre, de te coller, mais j’essaie d’oublier. Des amis, ça ne colle pas, ça ne fait pas l’amour, ça ne s’embrasse pas. On se parle. On parle de toi, de moi, de la vie, de ton ex, de ton mal, ton 2009, le mien, mon 2009. Puis, on se tanne ou on se donne le goût d’autre chose, je ne sais pas trop. On va dans ta chambre, on se jase encore. Je te fais lire des textes que j’avais écrit pour mes ex, ceux que je ne leurs faisaient pas lire, je ne voulais pas leur montrer qui j’étais, pas complètement, ça me faisait peur. Tu trouves ça beau que tu me dis…

Je t’en fais lire un autre, un que j’ai écrit pour toi… Ça me fait peur, mais je le fais pareil. Des amis, ça s’écrit pas des mots, des chansons, des lettres, je sais, mais moi, je l’ai fait. Je m’en fou, on parlera de moi dans les nouvelles, première page, un gars qui défie les lois non-écrite, ça ne me dérange pas. Tu me dis que tu trouves ça beau. Tu pleures, je suis là…

T’as froid un peu, froid du mal, mal de l’hiver. Je te réchauffe, je suis ta soupe, les mains à nous tenir, le nez à mon odeur, la tienne, la notre. Les lèvres à se toucher, à se jouer avec la feu, être dangereux, à se regarder trop longtemps. Le cœur à s’avaler, à s’oublier, à s’exister… Je suis là, toi, pas complètement, mais ça va, je t’attendrai.

Tu me raccompagnes jusqu’à ma voiture, ça nous donne un prétexte pour se voir plus longtemps. Moi, je te redonne un lift jusqu’à chez toi, ça nous en donne un autre pour quelques secondes encore. On se touche les lèvres, on s’éteint pour la nuit, on se touche les mains, on se rallume pour demain.

On se dit bonne nuit, tu ouvres la porte, tu t’en vas petit à petit. Savourer chaque seconde, oublier chaque minute pour mieux goûter aux prochaines heures, au lendemain et au surlendemain. On se quitte la main, les doigts, l’index, les nôtres ensembles qui se quittent, doucement. Jusqu’au bout des doigts, jusqu’aux ongles et même après. On se quitte, mais juste en attendant, on fait semblant…

Un an d'amour

Un an d’amour... Ça fait déjà plus d’un an d’amour, de coup de foudres, de lettres, de mots, de chansons. Une dizaine d’amants, une vingtaine de baisers et une centaine de caresses. Des je à ne plus finir, des t à en devenir, tout en espérant des nous, des aime, on aime à attendre les «je t’aime ». Un an de vieux amants, passé le quart de siècle jusqu’à la trentaine et même un peu plus loin. Des hommes trop mûres qui aiment ceux qui ne le sont pas assez, qui voudrait vieillir trop vite. Des hommes trop dur, trop mou, trop noir, pas assez jaune. Des fruits qui ont déjà passé leurs belles années, leurs folies, leurs jeunesses…

Pas moi. Je suis jeune, je suis cool, je suis beau. Ils ont déteints un peu sur moi, les gens laissent toujours des traces, des empruntes, des empreintes, ils se tracent sur ton corps… mais ils ne m’ont pas eu. Je suis toujours vivant, mon fruit goûte encore bon. Les vieux savent ce que ça goûte, un fruit sans expérience, un fruit de la passion, un gars passionné. Ils savent que ça goûtent bon, ils savent que ça fait du bien…

J’ai pris ma douche, je me suis lavé. Un an d’amour lavé en une semaine de quarantaine, de trentaine, de vingtaine. J’ai pris la douche la plus chaude, j’ai brûlé ma peau, mes fesses, mes cuisses, mes poils. J’ai tout fait disparaître, les bleus, les cicatrices, jusqu’au cœur, jusqu’aux lèvres. J’ai effacé tous ces mots de mon vocabulaire, tous ces mots qui tournaient dans ma tête, tous ceux que je criais quand j’étais avec ces vieux. J’ai enlevé mon visage, je l’ai mis dans la laveuse, et je l’ai retrouvé neuf. J’ai mis mon plus bel habit, ma plus belle chemise, mon plus beau sourire.

Je suis partit. Ma voiture, ma sunfire, ma route, mon Montréal… T’es venu aussi. C’était bien la première fois, j’amène jamais mes hommes dans ma sunfire, c’est trop secret, mais toi, ça va. Tu as mon âge, tu peux comprendre. On s’est promené, on a cherché les belles étoiles, on a cherché le vrai Montréal. On n’a pas trouvé…

On est allé boire un café, on avait besoin de vivre plus longtemps, de trouver avant d’aller mourir. Puis, on y est retourné, s’enflammer dans ma sunfire, mon soleil de feu. On a défié la nuit, on a tué le marchand de sable, on s’est fait rebelle. Tu disais que la soirée se finira quand on ira se coucher, je t’ai dit qu’on n’avait pas besoin de se compliquer la vie…

On est allé manger un demi-melon d’eau chez toi. Un demi à deux, une cuillère, une main, deux bouches. On avait besoin de se remplir pour vivre plus longtemps. Pour rêver plus longtemps, pour se goûter un moment. Pas complètement, juste un peu, en fait, juste jouer avec le feu. On s’est pas embrassé, on s’est effleuré les lèvres. On n’a pas fait l’amour, on a préféré attendre à demain, gardé ça pour exister, s’exister, s’exiler, un jour…

C’est drôle, un an d’amour pour comprendre ce que je ne voulais pas. On ne se connait pas assez, mais ça m’a pris une soirée avec toi, pour avoir le goût de toi, de te revoir, de les faire disparaître, ces cicatrices. J’ai guérie vite. J’ai guérie vite…

Une promesse

Une voiture, des nuits, des hommes, Montréal, ma sunfire... Je me sens invincible, ça me fait sentir vivant. Je bouge, personne ne me retient. Je roule, je vole, je me déracine. Je pars, repars et file encore. Je vois la 15, je visite la 40 et j’écrase Montréal. Je l’écrase, mais c’est juste pour bien paraître, juste pour être plus fort un moment. Je m’enivre de ses feux, je brûle les stops, j’enflamme l’asphalte. Je m’en fou, je me fou de tout. Je suis jeune et je me sens cool dans ma sunfire…

J’allume la musique, je chante, je crie, j’oublie. J’oublie qui je suis, j’oublie qui ils sont et ce qu’ils font. C’est le bon moment. Je ne suis pas Mario, je ne suis pas un gamin et encore moins un adulte. Je suis un clown. Je mets mon nez et je débarque. Je me promène. Il y a du monde qui rie, d’autres qui ont peur. Je me sens fort, je me sens heureux. Je prends un café, je ne veux pas me coucher tout de suite, je veux danser. Je veux que Montréal m’appartienne. Un clown à la présidence !

Je couche, je me déshabille, je brûle mon linge, je calcine mon nom. Des hommes, Montréal, ma sunfire. Tout l’hiver, pour me sentir chaud. Je suis un loup qui vagabonde les ruelles, qui mord les hommes. J’ai toujours mon nez de clown. Je suis nu avec mon nez… Je ne suis pas Mario…

Je cours, je crie, je hurle, je casse, je brise. Mon nez aussi, il crie et se brise. Il tombe. Je suis au milieu de Montréal, mais cette fois, je suis Mario...

Un homme, Montréal, ma sunfire… Mario… Un autre homme, Montréal, son appartement… Pas de nez, pas de personnage, pas de semblant. Hier soir, j’étais Mario. Pas de mensonge, pas de connerie. Simplement. Des caresses, des étoiles, la vérité.

Une promesse…

Tu me rappelles?

Oui, bientôt…

On apprend..

Dans la vie, on rencontre bien des gens
Qui, bien malgré eux, malgré les hasards
Nous en apprennent beaucoup sur le temps
La vie, l’amour, le travail, nos écarts

Il y avait une dame, ses jeunes années
Avaient filées comme une étoile en août
Quand le ciel les laisse passé et tombé
Que des millions d’années meurent tout à coup

Elle n’avait jamais travaillé, pour cause
Son mari assez extrémiste, merci
Une femme ne travaille pas, on leur impose
Enfants, cuisine et le ménage, merci

Elle n’a jamais réussi ses enfants
Le manque d’amour la rendait infertile
À 30 ans, elle en avait déjà cent
Elle perdit son mari, devint fragile

Elle n’avait jamais vraiment travaillé
Fallait commencer, salaire minimum
Elle ne se plaignait jamais, cœur d’acier
Mettait courage sur son curriculum

Je garde une prière pour toutes ces lucioles
Bien qu’elles aient perdu, un jour, leurs chemins
Elles ne perdent pas leurs temps, elles ne s’affolent
Elles se refont une vie un peu plus loin

Puis, il y avait un homme, regardant
Filés les étoiles du mois de septembre
Se contenter, regarder, simplement
En attendant le retour de novembre

Bon emploi, bon salaire, horaire flexible
Il pouvait regarder comme il voulait
Les gens sous les projecteurs, les visibles
Reconnaitre certains acteurs, puis après…

Il regardait l’horloge tourner, mourir
Puis, les calendriers, l’un après l’autre
La fin allait bien finir par finir
C’est ce qu’il attendait, jour après l’autre

Il avait toujours travaillé pour vivre
Après une vie entière, il a compris
Vivre de son job, au lieu de rester cuivre
Il aurait voulu être un artiste, oui.

Je garde une prière pour toutes ces lucioles
Bien qu’elles aient perdu, un jour, leurs chemins
Elles ne perdent pas leurs temps, elles ne s’affolent
Elles se refont une vie un peu plus loin

Ma dernière histoire, est celle d’un enfant
Il aurait aimé devenir médecin
Avocat, Écrivain, devenir grand
Comme ses millions de frères, se tenir la main

Il était aux hommes et aux femmes à la fois
Il était Chinois, Russes et Canadiens
Il voulait voler le ciel entre ses doigts
Il était rempli de rêves, ce p’tit grain

Un p’tit cœur qui battait dans sa poitrine
D’autres sur sa main, sous ses pieds, dans sa tête
Il était un amour dans une vitrine
Il était, dans son cœur, une petite bébête

C’était un vrai ange, revenu au ciel
Comme tous ses frères qui pleure à haute voix
Enfin presque, six fois, sa mère disait-elle
Elle s’est faite avorté six fois, six choix

Je garde une prière pour toutes ces lucioles
Bien qu’elles aient perdu, un jour, leurs chemins
Elles ne perdent pas leurs temps, elles ne s’affolent
Elles se refont une vie un peu plus loin

Maintenant, plus de nouvelle

La première fois, c’était chez moi. Du moins, pas loin. Dans le stationnement où on s’était rejoins. Puis, dans un café, pour apprendre à mieux se connaître. On s’est revu, chez moi, comme la première fois, mon premier baisé… mais ce ne fut pas loin d’une dernière. Enfin, pour nous, je veux dire.

Maintenant, plus de nouvelle…

Puis, il y a eu cette soirée… L’automne avait commencé depuis un moment déjà ! C’était un autre garçon, très charmant je dois dire. On aimait les mêmes choses… Frank Sinatra, le vin, l’amour… On avait monté jusqu’à la lune avec une ambiance Sinatré… c’était bien… On s’est Sinatré plusieurs fois encore, mais ce ne fut plus jamais comme la première fois. Enfin, pour nous, je veux dire.

Maintenant, plus de nouvelle…

Puis, il y a eu l’imprévu. Mes devoirs, mes vocalises, ma musique… j’ai tout procrastiné jusqu’à la dernière goutte. J’ai tordu la lingette de mes responsabilité jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, ni personne. Que toi et moi, dans une belle boîte à surprise. Puis, l’histoire a continué un moment, mais ce ne fut plus aussi surprenant que la première fois. Enfin, pour nous, je veux dire.

Maintenant, plus de nouvelle…

Ensuite, il y a eu l’été…. Hmm… l’été ! J’aurais pu avoir le goût de Paris, de Broadway ou de l’Australie en bouche… Mais ça ressemblait plutôt à l’arrière-goût de la 640, de Repentigny et de Pointe-au-tremble. Il y avait aussi le goût du garçon qui y habitait. ‘’Mes souliers ont beaucoup voyagés’’ disait Leclerc, les miens aussi. Cet été là, mes souliers on beaucoup voyagé. La 15 vers Montréal, 640... Je croyais avoir l’air cool dans ma Sunfire… Enfin…

Encore et toujours… plus de nouvelles…

Puis, il y a eu les quelques aventures… Ceux qui goûtent le fruit défendu. Ceux que tu fais juste pour le fun. Ça goûte sucré, mais ça ne goûte jamais bien longtemps… Y’a eu Ducharme, Iberville, Montmorency, Frontenac, Viau… des beaux hommes, des vrais… mais, c’te sucre là, finit toujours par te retomber dans les fesses et quand t’as les grosses fesses… Qu’est-ce que tu veux… Plus de nouvelle !

On se rappelle

J'ai pas de petit mot doux à te dire encore ; on se connait pas assez. J'te donnerai pas la lune, pas le ciel, pas d'amour... mais j'te donne une demi-caresse pour l'instant. Je te donne un baiser éteint, mais t'en fait pas, y' manque juste un peu de temps pour le rallumer. Et puis, y'en a d'autres qui viendront... un pour demain et l'autre pour danser. Et je voudrais danser avec toi, mais faudra attendre à demain que le feu se rallume. Puis, il manque encore quelques pas, quelques accords à mon numéro.

Je sais. C'est pas grand chose. Y'a des enfants qui meurent de faim en Afrique. Soit patient, ça viendra. Ils viendront les jours où on s'collera pour se réchauffer. On respirera des étincelles d'étoiles et on s'embrassera le fruit défendu. On se couchera tard juste pour être fatigué plus tard le lendemain. Tu me donneras une raison pour rêver jusqu'à midi...

J'te chuchoterai je t'aime si tu veux et on fera de l'amour en peinture ...

Bonne nuit... On se rappelle...