lundi 16 août 2010

Pluie d'étoiles

Veste et lampe de poche, étoiles filantes en météo, je pars...

Je cours et j’oublie, je croise les arbres, les vastes chemins, quoiqu’étroits quelques fois. Mon père, ses histoires… Cours, sans trébuche et sans façon, continue ton chemin… J’aime les hommes et qu’est-ce que ça peut bien lui faire ? Aller ! Plus vite, tu perds ton temps… Je saute par-dessus, droite et gauche et tourne en rond, mais c’est où déjà ? Ça fait tellement longtemps. Piste et suis et sans boussole, sans girouette et sans étoile du nord. Le hasard et uniquement, le présent et son pataplan.

« Je peux accepter ton choix Mario, mais si jamais tu amènes ton copain à la maison, je ne sais si je serai capable de lui parler… Je ne sais à peine si je pourrai rester dans la maison pendant qu’il sera là… »

Merde et que dalle ! Trouve et on s’en fou. Frappe des pieds et éclate en gouttelettes. Craque les arbres et grince les branches et good bye les soucis. J’avale et je cris et j’emmerde les témoins et va chier Jéhovat ! Je n’en ai rien à foutre de toi et de tes caprices. T’as eu mon père, mais t’auras personne d’autre. Ma mère est de mon côté et mes frères se moquent de ton derrière…

Droite et gauche et tourne en rond…

C’est ici. Le pit de sable !

Les souvenirs qui me rattachent à cet endroit ne sont pas vraiment représentatifs au lien que je partage avec lui présentement. Quand j’étais plus jeune, je passais souvent près d’ici avec ma mère et mes frères, mais on ne s’y arrêtait jamais vraiment. Disons que c’était plutôt sur notre chemin, nous allions chercher de l’eau de source un peu plus loin. La seule chose que j’aie vraiment faite ici, c’était fumer du pot avec mon frère Max et ses amis. C’était la seule fois où j’en ai fumé d’ailleurs. Quel souvenir étrange ! Mais ça n’a aucun lien avec ce que je prévoyais faire ce soir.

À mon travail, j’avais entendu à la radio qu’on annonçait une pluie d’étoiles et comme j’avais besoin de me changer les idées, le pit de sable m’avais paru approprié pour cette activité. Je m’assis donc sur un tas de cailloux et je regardai le ciel. Voilà bien ce que j’espérais. Les étoiles étaient splendides ici ! Étant loin de la lumière du village, loin du bruit de la télévision et seul au milieu de ce grand ciel périphérique, je me retrouvais en douceur.

Fffffloum… Une étoile filante !

Elle me maquillait le visage et me dessinait des gouttelettes. Je n’arrivais pas à me souvenir quand fut la dernière fois que j’en avais vu une. Pourquoi avais-je attendu si longtemps avant de me le permettre ? Sa peinture derrière sa tombée, sa trace dégonflée en fusée et son décor bleu marin. Je n’avais pas vu cette image depuis des lustres…

Ffffflam… Une autre !

J’en ris. Comme un enfant, comme un bambin, comme une frimousse. Je m’en jouissais le corps et les papilles des yeux.

Fffflim et Ffffaloum et Patatoum !

La vanille du ciel et le dessert nocturne. Je me trouvais seul derrière ce cinéma, mais je m’en disais tant mieux en même temps. Les hommes et leurs jeux de fesses en l’air ne me tentaient guerre. Ce soir, j’étais de la marmaille, un point c’est tout.

Bleu et blanc et Tadamou et Frrrroum dans l’océan plafonné.

Je t’aime ciel.

Je t’aime p’tit pit et bleu étoilé.

Je t’aime et malgré tout, je t’aime P’pa.

mercredi 11 août 2010

Dodo peinturé

Je te chuchotais
Pendant que tu dormais,
Des lettres en spirales
Et des peintures en secrets...

Je te dessinais par-dessus
Des mots en couverture
Du noir et blanc,
Veston cravate
Je me pastellais les mots faciles
Me démodais les papilles
Je te chuchotais un ciel
L'amour, les étoiles
La peinture en Alexandrin

Bonne nuit petite misère
Disais-je en riant
Disais-je en clin d'œil
Bonne nuit petite misère

mardi 10 août 2010

Te souviens-tu ?

T'en souviens-tu ? Je l'ai regardée cet après-midi, comme à mon habitude. Tout aussi calme, coulante et réservée, elle n'a jamais vraiment changé et c'est bien ce qui me réconforte en elle. J'aime à la regarder, dans ma chaise de bois, sur la galerie de notre grande et vieille maison. J'aime à la voir se rafraîchir les ailes, à se dépeindre de seconde en seconde, à se couler la frontière toujours plus loin encore, sans jamais pour autant s'éloigner de jour en jour.

Savais-tu qu'elle savait sauter ? La rivière saute en gouttelette à ses extrémités. Elle surprend les marguerites qui osent, quelquefois, pousser un peu trop près, mais jamais assez pour les noyer. Cette rivière n'a jamais été bien méchante. Même en temps d'orage, elle se montre tout aussi inoffensive que fragile. Aussi douce et pareille qu'en son jeune temps.

Te souviens-tu du nôtre ? Notre jeunesse à nous ? Nous la longions souvent en après-midi l'été et tu ramenais toujours de nos promenades, quelques marguerites et quelques sourires dans ton visage. Puis, nous revenions le soir, à chaque fois peu avant le coucher du soleil. Nous préférions être à la maison pour ce moment, car nous aimions regarder le ciel se colorier d'orange, de jaune et de rose pâle et ce soleil aux yeux brûlants, se cacher les lunettes sous l'horizon. Nous regardions toujours cet instant sur ces chaises qui ne font que garnir notre galerie.

Je me sens un peu nostalgique de ce temps, je dois avouer. Aujourd'hui, Martin est venu à la maison et est déjà grand. Il ne vient plus aussi souvent qu'avant, tu sais ce que c'est... Il s'est marié, il y a déjà plusieurs années, avec Sophia, son amie avec qui il passait beaucoup de temps étant plus jeune. Nous avions toujours su qu'ils finiraient ensemble ces deux-là, leurs histoires ressemblaient trop à la nôtre. Et puis, ils ont trois enfants et ça grandit vite ces petites bêtes ! Il me semble qu'hier seulement, Martin ne faisait que trois pommes, et voilà que ses enfants ont déjà tous dépassé cette taille... le temps coule trop vite et de jour en jour, tout semble partir aux bouts de mes doigts...

Ils vont prendre ma maison Madeleine, malgré moi, toujours vivant, ils vont me reprendre notre maison. Martin est à l'intérieur présentement, il finit d'empaqueter les dernières boîtes et demain, je partirai dans une maison pour vieux... Jamais j'aurais cru vivre assez longtemps pour en arriver jusque-là et malheureux comme je suis, mon cœur semble trop en santé pour me laisser partir avant demain.

Te souviens-tu de cette soirée où la rivière était en chamaille ? Tu t'étais endormie tôt ce soir là, tes idées doivent être tout entremêlées... Il y avait un orage au ciel et nous le regardions, toujours sur notre galerie, buvant une tisane de gingembre. Puis, dans un élan de bataille, c'est là que tu t'étais endormie. Le fracas de ta tasse au sol m'avait fait sursauter, mais ce fut à mon tour de me fracasser le cœur par la suite. Tu ne t'es plus jamais réveillée... Tu rêvas de rose pâle en étoile et de marguerite en navire jusqu'à l'éternel...

Je m'ennuie de toi Madeleine, je m'ennuie de notre fils qui semble oublier son vieux père et je vais m'ennuyer de ce soleil couchant. Crois-tu que je pourrai le voir de ma fenêtre là-bas? Soupir...

Je regardais la rivière, le ciel rosé, mes mains fripées par le temps, derrières mes paupières qui se fermaient d'eux même... Je suis fatigué Madeleine...

J'ouvrais les yeux tranquillement. J'entendais le jappements insoutenables des machines de l'hôpital, je voyais apparaître la silhouette de mon fils, son épouse et peu à peu, leurs visages, leurs yeux en fatigue et leurs cheveux en insomnie. Je voyais apparaître la fenêtre me laissant la vue d'un building voisin du centre-ville. Soupirs et misère ! J'emmerde la médecine et ses progrès...

mercredi 4 août 2010

C'est toute

Fais-moi tes étincelles
Illumine mon corridor
Frappe
Déchire et Arrache
Mords et Déshydrate
Crève mes balloons
Salis ton karma
Fais toi plaisir...

Fais moi mal.
Point et point final
Sans suspension
Pas de mais et pas de pourquoi
Fais moi mal.

Fais moi crier
À m'en éclater le poumon
Le gauche, le drette pour survivre
Survivre et me faire mal.
Fais moi crier.

Crac et Frappe
Sssssss-slap
Frime et Frame
Sssssss-slap

Sors les pas.
Je veux pas les voir.
Sssssss-scram
Nous,
on se fuckfriend pis c'est toute.
C'est toute.