mercredi 19 mai 2010

Insomnie

Minuit, il commence à se faire tard
Mais je n’arrive pas à m’endormir
J’ai peur de ce qui se cache dans le tiroir
Mes vielles paires de souvenirs

Et mon ourson qui me dévisage
Avec ses grands yeux en grimace
Se disant que je m’en fais trop pour mon âge
Peut-il seulement se mettre à ma place?

Et j’essaie de compter les étoiles
Celles qui m’apparaissent dans ma tête
Par dizaine, être original
Disons pour ne pas paraître trop bête

Mais je garde les deux yeux grands ouverts
À fixer les tâches du plafond
Faudrait bien que j’arrête de m’en faire
Pour des petites conneries de jeune garçon

Voilà une belle heure et presque et quart
Le bonhomme deux heures va arriver
Bonhomme sept heures était en retard
S’est pris un congé de maternité

Et mon ourson qui se colle un peu
Se cherchant un petit bout de tendresse
Il se colle les mains et se ferme les yeux
Fait sa prière, ses belles promesses

Et moi je suis là, à me fondre le corps
Attendre que ces histoires disparaissent
Une fois finit, elles reviennent encore
Dans un soupire, réapparaissent

Voilà trois heures qui se montre la face
Sur un cadran qu’on voit dans le noir
Et à deux mains, je prends mon audace
Et le toutou va prendre le bord

Mais il y a des bras sous mon matelas
Qui aussitôt, se sentent interpellés
Par mon corps déboussolés
Il y en a qui veulent en profiter

Et dans un élan de faiblesse
J’écris cette lettre qui s’adresse
À mon âme sœur, dans sa cachette
Je ne suis pas prêt pour que t’apparaisse

Et chers hommes de ma vie
Qui se présentent au pluriel
Fichez le camp pour l’amour du ciel
Vous me faites faire de l’insomnie

Et il y a Cupidon qui me regarde
Riant dans sa barbe rasée
Et je me dis « qu’il mange de la … »
L’heure est venue d’aller me coucher

vendredi 7 mai 2010

La tête contre l'oreiller...

La tête contre l’oreiller à attendre un prochain lendemain qui me donnera un rendez-vous, un prochain amant. À attendre qu’il m’appelle, lui sans définition, qu’une silhouette pour l’instant. Mon ourson préféré dans mes bras, à attendre sans en avoir le choix. Car il viendra bien un jour, le prochain Roméo à qui je ne saurai dire non. La tête contre l’oreiller, à essayer de me réchauffer sous les couvertures…

Et je me tourne des chansons pour me changer les idées, mais je n’arrive pas à trouver de chansons qui ne dit pas de je t’aime. Et je me rejoue ces derniers films que j’ai vus, mais même Travolta parle d’amour. Et je me relis les histoires de dragons qui me faisaient rêver étant jeune, mais encore une fois, on ne peut pas passer à côté de cette fin…

La tête contre l’oreiller, les idées entremêlées, l’amour entourant, mais le corps suppliant, la paix. Les pieds sous la couverture, les côtes tremblantes, le froid se glissant malgré moi. Puis, les mains caressantes, poignantes, la peluche. La tête contre l’oreiller, étourdie, battante. L’impression de caresses, en cuillère, collées. Les mots qui reviennent, mauvais souvenirs, mauvais garçons que je me répète…

La tête sous la couverture, à la recherche d’air sans idées, sans souvenir. Mais les mains sont toujours là, elles me collent contre la peau, la peau des lèvres, la peau des fesses. Il y a les mots qui tournent, les mots vulgaires, les mots 18 ans et plus, les mots directes, sans préliminaires. Il y a leurs odeurs qui me rappellent, entre chaque inspiration, ces nuits à vouloir aimer, à me faire dévorer et à me perdre…

La tête sous le matelas, je crie au cauchemar. Je supplie le plafond de me chasser de l’esprit, ces nuits de mauvais garçons. Et je me surprends à regarder le plancher en lui demandant de me foutre la paix, avec ses histoires à l’eau de rose. Et je me ferme les yeux à nouveau, serrant ma peluche, lui chuchotant dans l’oreille de me protéger de l’amour, épuisé d’avoir mal…

La tête contre l’oreiller, les yeux fermés, endormi, à attendre un prochain lendemain…