Minuit, il commence à se faire tard
Mais je n’arrive pas à m’endormir
J’ai peur de ce qui se cache dans le tiroir
Mes vielles paires de souvenirs
Et mon ourson qui me dévisage
Avec ses grands yeux en grimace
Se disant que je m’en fais trop pour mon âge
Peut-il seulement se mettre à ma place?
Et j’essaie de compter les étoiles
Celles qui m’apparaissent dans ma tête
Par dizaine, être original
Disons pour ne pas paraître trop bête
Mais je garde les deux yeux grands ouverts
À fixer les tâches du plafond
Faudrait bien que j’arrête de m’en faire
Pour des petites conneries de jeune garçon
Voilà une belle heure et presque et quart
Le bonhomme deux heures va arriver
Bonhomme sept heures était en retard
S’est pris un congé de maternité
Et mon ourson qui se colle un peu
Se cherchant un petit bout de tendresse
Il se colle les mains et se ferme les yeux
Fait sa prière, ses belles promesses
Et moi je suis là, à me fondre le corps
Attendre que ces histoires disparaissent
Une fois finit, elles reviennent encore
Dans un soupire, réapparaissent
Voilà trois heures qui se montre la face
Sur un cadran qu’on voit dans le noir
Et à deux mains, je prends mon audace
Et le toutou va prendre le bord
Mais il y a des bras sous mon matelas
Qui aussitôt, se sentent interpellés
Par mon corps déboussolés
Il y en a qui veulent en profiter
Et dans un élan de faiblesse
J’écris cette lettre qui s’adresse
À mon âme sœur, dans sa cachette
Je ne suis pas prêt pour que t’apparaisse
Et chers hommes de ma vie
Qui se présentent au pluriel
Fichez le camp pour l’amour du ciel
Vous me faites faire de l’insomnie
Et il y a Cupidon qui me regarde
Riant dans sa barbe rasée
Et je me dis « qu’il mange de la … »
L’heure est venue d’aller me coucher
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