samedi 5 février 2011

Le Lac St-Jacques

Après le travail, je prenais mes tranches de pains de leur sac et j’allais au lac St-Jacques. Je m’assoyais sur un banc et je regardais le bleu. Je lui lançais des miettes et les canards approchaient. Les becs en nez de fouine, Martine apparaissait. Puis, Jean-Marc, Lucie et Jacob. Les petits apparaissaient quelques fois, mais pas ce matin, ce sera pour une autre fois.

Et sans plus, plus une tranche, j’attendais. Une main sur l’autre, je regardais les canards partir, un par un, vers d’autres visiteurs.

Et sans plus, plus une tranche, je repartais à la maison. Un pied devant l’autre, et l’un derrière naturellement, jusqu’au pied de ma porte et jusqu’à celui de mon lit.

Avant le travail, je m’achetais du pain.

Et je pensais à Martine qui surgissait. Comment allait Jean-Marc. Je crois que Lucie l’aime bien, même si Jacob aime Lucie. Et les petits à Martine. Je laisse des soupirs rêveurs. Les canards…

Après le travail, je prenais mes tranches de pains et Paul m’interpellait, mais je l’ignorais. Et je repartais pour le lac St-Jacques.

Un pas devant l’autre, le pied de mon lit que j’appelais Romain. Car je ne connaissais personne de ce nom et car j’aimais à dire que je dormais auprès de lui.

Le pain, le travail, Paul, les canards. Les pieds. Romain et Suzie l’allumette qui enflammait Benoit la bougie. Je me lavais aux bras d’Océane dans la cabine de Maxim, me frottait la peau de la douceur de Rose. Et je mangeais aux mains des assiettes. Jean-Patrick la soucoupe, Fragilité la cuillère. Jean-Pierre à soupe et Suzette à thé.

Paul m’interpellait, mais je l’ignorais. Une main sur l’autre, Frank et Françoise, j’attendais. Coco devant Coquette. Au pied de ma porte. Et Suzie l’allumait. Je les regardais se bécoter. Tout comme Frank et Françoise. Au berceau de leurs creux et au coin-coin de mon lit. Paul m’interpellait, mais je l’ignorais. J’attendais le silence.

Le reste, ça’m fatiguait.

1 commentaire:

  1. T'es vraiment bon dans cette veine là. Je sais plus ce que tu fais maintenant. J'ai pas eu le courage de travailler sur tes dialogues. je les avaient pas dans le creux de l'oreille
    Qu'est-ce que tu deviens ?
    Amitié,
    Narbah

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