samedi 13 février 2010

Bilan de vacances

Les vacances finissent bientôt, déjà et enfin. Ça fait du bien au début, mais ça fait du bien trop longtemps que je me dis. Une pause, un souffle avant de reprendre la vie. Un entre-deux, entre les lignes du départ et de l’arrivée. Un grand autobus voyageur, long et large, dans lequel tu arrêtes de vivre pendant trente jours plus quinze, un mois et demi.

J’ai voyagé ma job, mon Tim, mon appartement et ma maison, mon retour, la source, ma famille. Entre ma vie tranquille, où je faisais quelques vocalises entre mes frères, nos jouets, nos sorties et celle éparpillée dans les coins ronds de mon tout meublé trop petit et mes promenades à Montréal...

Ma première vie. Je retrouve mes plaisirs de jeunesse, de paresse. Se vautrer sur le divan en famille, regarder la télévision. Les bonhommes et les jeunes rires, les séries policiers et les sexy policiers, les téléréalités et leurs semblant de vérité médiatisée. Me coucher et me relever le lendemain. Jouer à Super moi, Super Mario sur la Wii, manger et me recoucher. Rêver que je mange, que je sauve la princesse avec sa petite peau de pêche. Rêver que dans la vie, je suis plus fort que le super méchant, que je torche le super Bowser avec mes boules de feu. Me relever et rien faire en famille, un souffle, une pause en famille, des vacances en famille. Me relever et repartir, par envie de bouger et par obligation à la fois, travailler, gagner sa vie, payer mon rond-point tout meublé…

Ma deuxième vie. J’ai plus de temps soudainement, tout à coup, goûte à tout. À mes murs vierges d’histoire, à mes draps trop sales de moi, mais propre des autres. À mon frigo moins garnies que celui de mes parents, mais gâté par le temps de la dinde et ses restants. À mes mots qui me tournent, à moi qui se perds dans cette tranquillité. Je me perds là-dedans, j’étouffe et je finis jamais par rester, toujours par partir. Je finis par aller voir mes hommes dans leurs grandes villes, parce que je n’ai pas le goût de salir mes draps à moi et que je n’ai pas le goût de leurs montrer à quel point ma vie est plate quand je suis en vacances. Ma mère ne serait pas fière de moi, je cours après le danger qu’elle dirait, mais moi, je trouve que je cours vite, pour rattraper la vie…

Puis, il y a ma réalité qui me passe des bonjours une fois de temps en temps, graduellement, pour me faire du bien. C’est sûr qu’il y a mes vocalises, ma diction, ma claquette, mais ça, ce n’est pas assez. C’est de l’entretien, sans plus. Je pense plutôt à mes amis, leurs ronds qui me reviennent, comme dans une rivière et ses pierres qui reviennent, ses ronds, ses souvenirs qui viennent me repiquer au retour et me rappeler mon vivant.

Il y a mes textes que je partage par correspondance. Il y a une fille pas loin, celle à qui j’aime lire ses commentaires, ses textes aussi, ses textes surtout, elle m’inspire à continuer, à essayer de devenir grand. Elle peut devenir chanteuse, écrivaine, mannequin. C’est une petite louve qui court l’amour et qui me fait penser à moi quand je serai plus grand et aujourd’hui en même temps. Elle est mature pour son âge, elle est un arbre d’expérience de vie. Elle coule la vie dans ses cheveux, dans ses lèvres et dans ses mots…

Il y a l’actrice, l’intense, la passionnée. On ne s’est pas vu longtemps, on s’en est gardé pour la fin janvier, pour s’ennuyer. On s’est parlé un peu de la vie, de l’école et de rien. On s’est gardé vivant, compagnie. On s’est donné confiance, en la vie, l’école, nos ennuies…

Il y a ma meilleure amie. On se voit moins souvent, mais on s’aime plus souvent. On se pense plus souvent. On est allé voir un enregistrement d’émission d’un humoriste que je n’aimais pas vraiment, mais c'est pas grave, elle vaut mille, des j'aime vraiment. On est partit pas trop tard, pour avoir le temps d’autre chose. Un souper, un resto, des amoureux, mais pas pour vrai. Juste faire semblant, mentir à la serveuse, aux gens autour, à nous pendant un certain temps. On s’est inventer des personnages et on s’est jouer dans la vrai vie. On s’est rappelé le bon vieux temps où il n’y avait rien que nous pour faire nos conneries. Je me suis ennuyé de toi, de te dire à quel point je t’aime, à quel point je t’ami à la folie.

Il y a mon coloc. Le signal du retour imminent, vraiment proche, bientôt, vraiment. Je recommence à rêver pour vrai, à réaliser que ça recommence, que j’avais hâte de me retrouver. Je me suis accroché pendant un mois et demi à pleins de choses, à essayer de me garder ce qui me tenait vivant et là, c’est là, à quelques pas de temps. On s’est ennuyé tous les deux de nos projets, de nos présences, de nous et de la vie. Je me suis ennuyé de nos impros live à l’appartement, nos histoire folles, nos folies de comédiens. Tes tics, tes passions, tes habitudes de toi.

Ça recommence, enfin.

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