samedi 13 février 2010

Un rien de prose

Ce soir je vous écris, mais je n’ai pas vraiment de raison de le faire. Je ne fais qu’épuiser mes mots, je sors de mes poches les quelques proses qui m’ont tournée la tête en soirée. Un tout, mais un rien, un tout qui ne fait rien, rien que rester là à laisser le temps l’épuiser, sortir de mes poches, mais j’ai rien dans mes poches, je vous le jure. Quelques mousses de lettre, des restants d’hier, des jeux de mots déjà utilisés, tout au plus, mais c’est presque rien.

J’ai bu une tisane ce soir. Bien que ça pourrait sembler comme étant un presque rien aussi, le rien de gingembre m’a laissé tourné quelques mots. Boire sa vapeur en premier, son souffle, son rien de vie, mais son plein de chaleur. Je pouvais poser mes lèvres sur la tasse, mais aller plus loin aurait été trop dangereux. C’était trop chaud. Alors, je me laissais m’emporter dans son souffle de rien de vie, poser mes lèvres sur les siennes…

Sur ma tasse en fait. Je posais mes lèvres sur le rebord de ma tasse, mais les yeux fermés, on aurait cru que c’était différent. Ma tasse avait des lèvres et elle respirait pour vrai. Je buvais toutes ses lettres de rien de vie, comme si elle en était croquante. Comme si ma tasse avait un visage, une bouche, des lèvres, un souffle.

Ce soir, j’ai couché avec un rien de gingembre, on s’est fait paradis dans son rien de vie, dans le rien de nuit, dans notre rêve qui ne veut rien dire. On s’est fait paradis. Bonne nuit.

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