samedi 13 février 2010

Un an d'amour

Un an d’amour... Ça fait déjà plus d’un an d’amour, de coup de foudres, de lettres, de mots, de chansons. Une dizaine d’amants, une vingtaine de baisers et une centaine de caresses. Des je à ne plus finir, des t à en devenir, tout en espérant des nous, des aime, on aime à attendre les «je t’aime ». Un an de vieux amants, passé le quart de siècle jusqu’à la trentaine et même un peu plus loin. Des hommes trop mûres qui aiment ceux qui ne le sont pas assez, qui voudrait vieillir trop vite. Des hommes trop dur, trop mou, trop noir, pas assez jaune. Des fruits qui ont déjà passé leurs belles années, leurs folies, leurs jeunesses…

Pas moi. Je suis jeune, je suis cool, je suis beau. Ils ont déteints un peu sur moi, les gens laissent toujours des traces, des empruntes, des empreintes, ils se tracent sur ton corps… mais ils ne m’ont pas eu. Je suis toujours vivant, mon fruit goûte encore bon. Les vieux savent ce que ça goûte, un fruit sans expérience, un fruit de la passion, un gars passionné. Ils savent que ça goûtent bon, ils savent que ça fait du bien…

J’ai pris ma douche, je me suis lavé. Un an d’amour lavé en une semaine de quarantaine, de trentaine, de vingtaine. J’ai pris la douche la plus chaude, j’ai brûlé ma peau, mes fesses, mes cuisses, mes poils. J’ai tout fait disparaître, les bleus, les cicatrices, jusqu’au cœur, jusqu’aux lèvres. J’ai effacé tous ces mots de mon vocabulaire, tous ces mots qui tournaient dans ma tête, tous ceux que je criais quand j’étais avec ces vieux. J’ai enlevé mon visage, je l’ai mis dans la laveuse, et je l’ai retrouvé neuf. J’ai mis mon plus bel habit, ma plus belle chemise, mon plus beau sourire.

Je suis partit. Ma voiture, ma sunfire, ma route, mon Montréal… T’es venu aussi. C’était bien la première fois, j’amène jamais mes hommes dans ma sunfire, c’est trop secret, mais toi, ça va. Tu as mon âge, tu peux comprendre. On s’est promené, on a cherché les belles étoiles, on a cherché le vrai Montréal. On n’a pas trouvé…

On est allé boire un café, on avait besoin de vivre plus longtemps, de trouver avant d’aller mourir. Puis, on y est retourné, s’enflammer dans ma sunfire, mon soleil de feu. On a défié la nuit, on a tué le marchand de sable, on s’est fait rebelle. Tu disais que la soirée se finira quand on ira se coucher, je t’ai dit qu’on n’avait pas besoin de se compliquer la vie…

On est allé manger un demi-melon d’eau chez toi. Un demi à deux, une cuillère, une main, deux bouches. On avait besoin de se remplir pour vivre plus longtemps. Pour rêver plus longtemps, pour se goûter un moment. Pas complètement, juste un peu, en fait, juste jouer avec le feu. On s’est pas embrassé, on s’est effleuré les lèvres. On n’a pas fait l’amour, on a préféré attendre à demain, gardé ça pour exister, s’exister, s’exiler, un jour…

C’est drôle, un an d’amour pour comprendre ce que je ne voulais pas. On ne se connait pas assez, mais ça m’a pris une soirée avec toi, pour avoir le goût de toi, de te revoir, de les faire disparaître, ces cicatrices. J’ai guérie vite. J’ai guérie vite…

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